Borrelia

Agents pathogènes transmis par les tiques

Agents pathogènes transmis par les tiques

Les Borrelia et autres agents pathogènes transmis par les tiques

Les Borrelia

La maladie de Lyme est causée par les bactéries pathogènes du groupe des Borrelia burgdorferi. Ce groupe regroupe une vingtaine d’espèces dont environ 5 sont pathogènes pour l’homme. Chaque espèce est retrouvée préférentiellement chez certains hôtes. Par exemple, Borrelia afzelii est retrouvée surtout chez les rongeurs, alors que Borrelia garinii est retrouvée chez les oiseaux. La tique s’infecte lorsqu’elle se nourrit sur un animal infecté. La bactérie est en latence dans l’appareil digestif de la tique, et va se multiplier quand cette même tique se nourrira sur un nouvel hôte. Elle pourra ainsi être transmise lors du nouveau repas de sang. Il faut environ 24h pour que Borrelia soit transmise, mais pour d’autres agents pathogènes (exemple, le virus de l’encéphalite à tiques, surtout présent dans l’Est de la France), qui logent dans les glandes salivaires de la tique, la transmission est bien plus rapide.

D’autres agents pathogènes sont transmis par la tique,

tel que le virus de l’encéphalite à tiques (plus courante vers l’Europe de l’est) ou la bactérie de l’anaplasmose granulocytaire (bactéries du genre Rickettsia), provoquant une sorte de syndrome grippal (surtout Amérique du Nord). Les rickettsies sont sans doute des maladies peu connues et peu étudiées pour l’instant et avec des risques concomitants à des activités humaines liées aux animaux. Ce ne sont que quelques exemples, car beaucoup de maladies restent mal définies pour l’instant et des études sont activement menées pour les caractériser et classifier les agents pathogènes. Chez les animaux d’élevage, les agents pathogènes transmis par les tiques peuvent engendrer des baisses de production importantes , comme les piroplasmoses (dues à Babesia notamment) bien connues chez les animaux de compagnie, et qui touchent les globules rouges. Plusieurs agents pathogènes peuvent être portés aussi par la même tique et provoquer des symptômes atypiques, ce qui rend le diagnostic encore plus difficile.

L’étude des maladies et des agents responsables de celles-ci nécessitent des approches de biologie moléculaire.

On essaie par exemple de savoir pour un pathogène donné comment sont distribués dans les réservoirs potentiels de la maladie les différents variants génétiques. Des techniques de séquençage ou d’amplification d’ADN associées à la bioinformatique et à l’utilisation de bases de données permettent d’identifier des séquences dans l’ADN les reliant à des espèces ou des variants connus (ou non). Par ailleurs il existe une certaine spécificité des variants de Borrelia vis-à-vis de différents hôtes (oiseaux, rongeurs, petits mammifères, lézards…). Cela permet de comprendre quelles sont les sources majeures d’infection pour les tiques d’une part et d’autre part quel risque pathogène pour l’homme existe en fonction des variants et des hôtes intermédiaires. Le gros gibier joue quant à lui un rôle pour la multiplication des tiques (support de l’espèce) mais ne constitue pas le réservoir d’infection.

 

Date de modification : 23 mai 2023 | Date de création : 25 février 2017 | Rédaction : Service communication inra